jeudi 8 octobre 2015

7 octobre - Les falaises d'Étretat

De Honfleur, nous partons pour Étretat, un peu plus au nord sur la côte de la Normandie. Monnet est venu peindre ce joli port de mer, Maupassant l'a décrit comme ceci : « ...la plage semble un décor de féerie avec ses deux merveilleuses déchirures de falaise qu'on nomme les portes ». Comment ne pas tomber en amour avec Étretat. Après avoir stationné la voiture au village, nous descendons la rue qui conduit directement à la plage de galets bordée d'une promenade-digue. Le paysage est grandiose; à droite la falaise d'Amont avec la chapelle Notre-Dame de-la-Garde, à gauche la falaise d'Aval avec son arche monumentale, la porte d'Aval. L'aiguille, haute de 70 mètres, se dresse un peu plus loin en solitaire.

A l'extrémité de la promenade, accompagnés par un vent qui souffle avec des rafales de 45 km/heure, nous empruntons l'escalier, taillé dans la falaise crayeuse, qui nous permet d'atteindre le sommet de la falaise. Nous longeons le bord de la falaise jusqu'à la crête de la porte d'Aval. La vue est magnifique sur l'arche de la Manneporte, en face sur l'Aiguille et de l'autre côté sur la falaise d'Amont.

Au loin, la falaise d'Amont avec la chapelle Notre-Dame de la Garde

La falaise d'Aval

L'aiguille d'Étretat
Le long de la promenade-digue
Le long de la promenade, des photos nous parlent des métiers de la mer tels que vécus dans les temps anciens. Il y avait la mise à l'eau et l'échouage : manœuvres délicates où il fallait choisir la bonne vague et agir vite; les laveuses : à marée basse, elles creusaient un trou dans les galets pour laver le linge des particuliers et des hôtels dans la source; les vireurs au cabestan : hommes et femmes viraient au cabestan pour remonter le bateau, chacun s'attelant aux barres soit en tirant soit en poussant; la fabrication de caloge : bateau fatigué d'avoir navigué, mis à sec, couvert d'un toit et transformé pour abriter le matériel de pêche.

Les vireurs au cabestan
Une caloge
De retour au village, nous entrons dans une boutique qui annonce en grandes pompes ses bouteilles de calvados. Serge en a envie depuis son arrivée en Normandie. Nous goûtons mais mes papilles gustatives ne supportent pas le haut niveau d'alcool. Nous nous laissons tenter plutôt par une bouteille de Pommeau qui sera un merveilleux apéritif pour célébrer notre retour à la maison.

Maison à Étretat

Après cette bonne bouffée d'air frais, nous partons pour Fécamp, toujours sur le bord de la côte. On nous avait beaucoup parlé du Palais Bénédictine. Nous pensions que c'était un autre lieu religieux, mais non, c'est plutôt l'endroit où était fabriquée la célèbre liqueur bénédictine DOM.


Le palais est magnifique mais son histoire encore plus extraordinaire. Elle commence à l'Abbaye de Fécamp, pépinière de savants, alchimistes, où vivaient les moines bénédictins. Dom Bernardo Vincelli, arrivant d'Italie en 1509, apporte avec lui des épices d'Orient et élabore un élixir qui fait la renommée dans toute la région. Les bénédictins la produisent pendant près de 3 siècles, jusqu'à la Révolution française. Cette époque troublée emporte tout sur son passage, y compris la précieuse recette de Dom Vincelli.

Un jour, Alexandre Le Grand, négociant en vin de Fécamp, (bien oui, il y a plusieurs Alexandre Le Grand dans l'histoire universelle) trouve dans les papiers de sa bibliothèque un grimoire écrit par le moine bénédictin Dom Vincelli en 1510 contenant la recette du mystérieur élixir. Alexandre Le Grand mis près d'un an pour déchiffrer et percer le secret de la fameuse recette. C'est en 1863 qu'il parvient à la reconstituer. En hommage à l'inventeur de la recette, il baptise la liqueur « Bénédictine ». Aujourd'hui, environ 3 millions de bouteilles de bénédictine sont produites par année. Le palais comprend la salle gothique, la salle du dôme, la salle renaissance, la salle des abbés, la salle des plantes et épices, la salle Alexandre Le Grand qui servait jusqu'en 1972 à la mise en bouteilles et l'étiquetage. Nous nous rendons ensuite dans la distillerie et les caves pour terminer notre visite par la dégustation. Nous choisissons la Bénédictine au cachet rouge. C'est bon mais fort en alcool. Nous avons notre quota d'alcool pour la journée. A moins que …. nous verrons au souper ce soir.

L'entrée du Palais Bénédictine


La salle des moines


Et la dégustation
En route pour Rouen, nous faisons un arrêt à Jumièges pour visiter les ruines de la grande abbaye bénédictine de cette ville. Je dis bien « ruines » car durant la Révolution françaises, l'abbaye a été vendue et transformée en carrière de pierres. Aujourd'hui, elle offre une belle leçon d'architecture. Le site a pu garder sa dimension romantique grâce à sa conservation à l'état de ruine. Le porche datant du 16e siècle présente une belle architecture gothique. En se promenant à travers les ruines, il faut s'imaginer les moines vivant dans le logis abbatial, le cloître, le réfectoire et visitant le cellier pour se délecter. 

L'entrée de l'abbaye Jumièges

Les ruines de l'abbaye de Jumièges
L'après-midi se termine et nous prenons la route pour Rouen où la circulation est à l'heure de pointe. Nous logeons en plein cœur de la ville sur une rue piétonnière. Le confort n'est pas au rendez-vous, mais nous sommes bien situés pour explorer la ville.


4 commentaires:

  1. À voir la température, cette Bénédictine doit mettre de la chaleur dans les entrailles!

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  2. En tout cas...on pourra dire qu Alexandre le Grand en a fait des exploits!! En plus de conquire le monde antique....il réinvente la fameuse boisson bénédictine. ...et ça. ...2000 plus tard!!.. chapeau!

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    1. Joël, Alexandre Le Grand est un nom prédestiné. J'aurais dû te donner ce nom-là à ta naissance.

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  3. Que de belles photos, des endroits magnifiques et un talent exceptionnel d'écriture...

    J'espère qu'il vous restera quelques gouttes de ce fameux élixir lorsque vous viendrez nous voir ou que l'on ira vous visiter!

    Louise E. B.

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