lundi 5 octobre 2015

4,5 octobre - Les Plages du débarquement en Normandie

Nous venons de vivre deux jours dans l'enfer de la guerre, plus particulièrement celui du débarquement des alliés sur les plages de la Normandie le 5 et 6 juin 1944. Les américains ont débarqué sur Utah Beach et Omaha Beach, dite la Sanglante, les anglais sur Gold Beach et Sword Beach et les canadiens sur Juno Beach. La formidable armada, comprenant 4,266 péniches et navires de débarquement, sans compter les centaines de navires de guerre et d'accompagnement, fut mise en route à partir des ports du sud de l'Angleterre dans la soirée du 5 juin, précédée par la flotte de dragueurs chargées d'ouvrir le passage dans les champs de mines de la Manche. Pendant que la traversée s'accomplissait, les avions lâchaient leurs bombes aux deux flancs du front de l'invasion, puis 13,000 parachutistes descendirent du ciel pour aller sécuriser les sorties d'Utah Beach. Des vents violents soufflaient cette nuit-là rendant la tâche difficile à contrôler et causant d'énormes de pertes.

Utah Beach. Nous revivons tous les événements de cette journée en visitant le musée du débarquement à Ste-Marie du Mont. Difficile à imaginer que les plages que nous voyons aujourd'hui ont été témoins d'événements si tragiques et d'une force inouïe. Les habitants des villages côtiers ont eu à vivre cette nuit d'horreur avec beaucoup d'effroi. 

Utah Beach de nos jours
 Bombardier bimoteur très utilisé durant la seconde guerre
Pointe du Hoc. Nous nous rendons ensuite à la Pointe du Hoc. Cet endroit était fortement fortifié par les Allemands. Le commandant américain y fit pleuvoir un déluge de bombes et d'obus et ensuite un bataillon de Rangers prit d’assaut la falaise en l'escaladant à l'aide de cordes et d'échelles. 135 Rangers sur 225 furent mis hors de combat. Sur ce site, nous voyons plusieurs cratères laissés par les obus. Aujourd'hui, des moutons broutent tout autour.

La pointe du Hoc où les soldats ont dû escalader les falaises


Serge dans le fond d'un cratère laissé par les bombes
Omaha Beach. C'est sur ce secteur américain des opérations que le nombre de morts alliés fut le plus élevé. Cette plage est surnommée « la sanglante ».  La section du mur de l'Atlantique vis-à-vis Omaha Beach était défendue par environ 2,000 soldats allemands. De multiples obstacles avaient été installés sur la plage pour interdire tout débarquement. Le plan de débarquement ne se déroula pas comme prévu et dès le début, la situation prit une tournure catastrophique pour les Alliés. Le bombardement aérien et naval avait manqué ses cibles et n’avait pas neutralisé les défenses ennemies.  Les troupes américaines se heurtèrent à des positions allemandes quasi-intactes. La mer était agitée et le vent fort. La quasi-totalité des chars amphibies coula et seuls quelques-uns atteignirent la plage. 90 % des hommes de la première vague d’attaque furent tués ou blessés.

Monument « Les Braves » en hommage à ceux dont la bravoure a permis
de séparer la lumière des ténèbres
Arromanches-les-Bains. « Puisque nous ne disposerons pas de ports, nous apporterons les nôtres », dit Lord Mountbatten en annonçant la construction de ports artificiels flottants, appelés « Mulberries ». Il y en a eu deux, un à Arromanches et l'autre à Omaha. Malheureusemenbt celui d'Omaha fut détruit lors d'une terrible tempête le 19 juin 1944.

Port artificiel "Mulberry"
Juno Beach. Entre 7h30 et 8h00 le 6 juin, 14,000 soldats canadiens prirent d’assaut cette plage longue de 8 kilomètres. Ils furent entraînés en Angleterre dans le plus grand secret, ne sachant pas où les conduirait leur mission. C'est le 1er juillet 1944, en Normandie, que le drapeau canadien à la feuille d'érable flotta pour la première fois au quartier général de la 1ère armée, délaissant ainsi le drapeau de l'Union Jack.


Bunker allemand que l'on peut visiter
Cimetières militaires. Les soldats morts au combat ont été enterrés en Normandie. On y trouve le cimetière des américains, celui des britanniques, celui des canadiens et celui des allemands. La vue de ces immenses nécropoles ne laisse pas indifférent. Le nom de chaque soldat, son lieu d'origine et la date de son décès sont inscrits sur chaque stèle.

Jeune soldat mort le 6 juin 1944

Le cimetière américain
Le Mémorial de Caën. Nous passons cinq heures à visiter ce mémorial qui est un musée pour la paix et un lieu d'histoire et de réflexion sur les liens étroits entre le respect des droits de l'homme et la sauvegarde de la paix. Nous faisons un voyage dans la mémoire collective, de 1918 à nos jours qui évoque les espoirs déçus de paix après la 1ère Guerre, les difficultés de l'entre-deux-guerres, la progression du fascisme, la période où la barbarie nazie se déchaînait, et la France des années noires.

Une guerre totalitaire en découla, mobilisant et touchant tous les secteurs de la société et de l'économie à travers le monde. La visite de l'avant 1945 se termine sur le Débarquement et la bataille de Normandie, vus simultanément du côté allié et du côté allemand. Puis la visite se poursuit durant l'après 1945.

Livre "Mein Kampf"  (mon combat) rédigé par Adolph Hitler en 1924-25

Avis public tel que les français pouvaient lire dans les villes occupées
Nous voilà maintenant à la fin de notre séjour à Caën qui nous a fait vivre des émotions au bord des larmes. Nous pensons à toutes ces vies perdues et espérons que le futur se souviendra de leurs sacrifices et prônera la paix dans le monde.

3 commentaires: