lundi 31 août 2015

31 août – Le Sauvage à St-Alban sur Limagnole (12,5 km)

Ce sera une petite journée de marche pour nous aujourd’hui.  Pendant que la plupart des pèlerins se rendent à Aumont-Aubrac situé à 27 km plus loin, nous choisissons de nous arrêter à St-Alban sur Limagnole et de partir plus tard ce matin.  Nous disons au revoir à Germaine et Claude qui nous ont invités à Angers lorsque nous irons dans la Loire, ce que nous ferons le 27 septembre prochain.  Nous avons aussi eu des nouvelles de Guy et Martine, amis pèlerins rencontrés sur le Chemin en Espagne en 2012. Ils nous invitent chez eux et nous leur rendrons visite le 23 septembre prochain. Quel plaisir  ce sera de retrouver le rire franc de Martine et les yeux rieurs de Guy.   

Serge quittant Le Sauvage

Sur le chemin en Haute-Loire
La marche est agréable ce matin, un large sentier sur terre battue longe les champs où paissent des troupeaux de vaches. Nous nous arrêtons à la chapelle St-Roch qui fut construite au 19e siècle.  A côté se trouve un hospice construit au 12e siècle pour abriter les pèlerins se rendant à Compostelle. Il sert maintenant de refuge pour les pèlerins qui y laisse un peu d’argent (donativo). 


La chapelle St-Roch datant du 19e siècle
Avant d’arriver au hameau Les Faux, nous rencontrons Lynn qui est originaire de San Francisco. Nous avons tellement de beaux souvenirs de cette ville, que nous ne pouvons résister de lui parler de sa ville.  

Serge et la dame de San Francisco
 Au bout de 9 km, nous arrivons au hameau Le Rouget. Il est 13h00 et nous avons faim.  Nous nous arrêtons à l’accueil pèlerins de M. et Mme Pic.  Ils mettent à la disposition des pèlerins une cuisine bien aménagée ainsi que des breuvages donativo (nous donnons le montant d’argent que nous voulons). C’est en tout confort que nous mangeons le fromage acheté à la ferme, des pommes et du chocolat pour Serge.  

A l'accueil pèlerins de Le Rouget
Nous arrivons à St-Alban sur Limagnole à 14h00 après une très longue descente le long de la route.  A la terrasse d’un restaurant, nous retrouvons un couple de Montréal qui était avec nous à Le Sauvage, ainsi qu’une famille de l’état de New-York, Michelle, Chris et Tommy.  Ces derniers veulent s’arrêter ici mais l’hôtel qu’ils ont choisi est fermé.  J’appelle pour eux au gîte Les Drailles de la Margeride où nous allons et je fais leur réservation.  Alain nous accueille tous les cinq à 16h30 en nous offrant un apéritif, puis nous conduit à notre chambre.  Tout est magnifique et de bon goût dans cette chambre d’hôtes.  A 19h30, Alain et Véronique nous reçoivent dans la salle à manger au décor très moderne et nous servent un repas à 5 services et de l’excellent vin.  Durant le repas, la conversation  se fait en anglais et en français, les américains comprenant à peine le français et nos hôtes à peine l’anglais. Serge et moi faisons la traduction.  Nous regagnons notre chambre à 22h00, un peu pompette. C’est une chambre d’hôtes et des hôtes dont nous nous souviendrons longtemps.  Ne manquez pas de vous y arrêter si vous vous rendez à St-Alban sur Limagnole.  Nous croyons même que Véronique et Alain devraient charger plus cher pour tout ce qu’ils nous offrent.

St-Alban sur Limagnole
Alain nous offre l'apéritif
Notre chambre à Les Drailles de la Margeride

30 août – Saugues à Le Sauvage (20 km)

Au déjeuner ce matin Madame Martins nous parle de sa tata (tante) de 91 ans, de sa maman (85 ans) et de son papa qui l’aident à préparer les repas et à plier le linge.  Ils viennent passer l’été avec elle à chaque année, ce qui les change de leur vie en ville.  Madame Martins est une femme haute en couleur, qui a un parler franc et plein d’humour.  Elle nous raconte que l’autre jour sa tata et sa maman se plaignaient de leurs bobos et disaient qu’elles voulaient mourir. Madame Martins leur a répondu qu’elles devraient mourir ensemble, comme cela ça coûterait moins cher de frais funéraires.  Depuis ce temps, la tata et la maman ne parlent plus de mourir. Dernières nouvelles: les génisses n’ont pas encore été retrouvées. 

Au déjeune chez Mme Martin en compagnie de français, de suisses et d'allemands

Une vache de M. Martins vient nous souhaiter "bonne marche"
Malgré un long trajet aujourd’hui, le sentier est plus facile avec un dénivelé de 340 mètres.  Nous marchons toute la journée en compagnie de Claude et Germaine (Boivin) et ne voyons pas le temps passé. A Falzet, nous faisons un premier arrêt à la ferme Delcros où les propriétaires ont aménagé une aire de pique-nique pour les marcheurs.  Serge sonne la cloche et Madame Delcros vient nous accueillir.  Nous lui achetons du fromage qu’elle fabrique elle-même et que nous mangerons pour notre pique-nique du midi. Elle et son mari ont rénové la maison et peuvent recevoir en gîte 8 personnes.  Tout est décoré avec goût, même les toilettes qui se trouvent au fond de la grange, à côté des balles de foin.

Serge à la ferme avec son fromage

Le gîte des Delcros à Falzet
Nous traversons le hameau Le Villeret qui est magnifique.  Les habitants sont fiers de leur hameau et ne manquent pas d’imagination pour égayer les pèlerins. Un peu plus loin, nous nous installons sur des rochers pour manger en compagnie de Claude et Germaine.  Nous partageons le fromage et la brioche aux raisons et dattes.

Des personnages accueillant à Villeret

Sur le chemin à Villeret
Claude et Serge ont un point en commun, ils sont taquins.  Ils essaient de nous cacher l’affiche « Chez Jérôme » qui annonce de la tarte maison et des breuvages à Chazeaux.  Ça valait vraiment le coup de s’y arrêter, la tarte aux mures était délicieuse ainsi que le café.

Chez Jérôme à Chazeaux
Le paysage est bucolique dans cette région. Les champs sont à perte de vue et l’air sent bon. Nous approchons les 1300 mètres d’altitude. A force de jaser, nous oublions quelques fois de garder les yeux sur les marques du GR 65.  Serge et Claude essaient de nous induire en erreur, mais Germaine et moi sommes des femmes futées. Nous les déjouons facilement.

Germaine admirant le paysage
Serge et Claude ne veulent pas nous ouvrir la barrière
Nous arrivons au domaine Le Sauvage à 16h30 qui peut accueillir jusqu’à 41 pèlerins en demi-pension.  Nous logeons au gîte « La Jonquille ».  Je vais prendre ma douche et je ferme la porte donnant sur le couloir.  Au moment de sortir du placard où se trouve la douche, la serrure se bloque et je reste pris à l’intérieur.  Je cogne sur la porte, de plus en plus fort, dans l’espoir que quelqu’un m’entende. C’est finalement Serge qui vient à mon secours.  Il doit retourner à l’accueil pour demander de l’aide.  Au bout de 20 minutes, je suis enfin libérée et je sors de la douche enroulée dans ma serviette.  Ce soir, c’est l’histoire qui circule autour de la table. 

La partie tourisme du Domaine le Sauvage en Gévaudan a été confiée depuis 2011 à un groupement de 31 agriculteurs ce qui génère 9 emplois à temps plein.  Les menus « fait maison » sont élaborés à partir de produits de la ferme issus des exploitations de la région et cuisinés sur place.  Ce soir nous avons au menu : potage aux légumes, bœuf aux carottes, pommes de terre en escalopes, fromage faisselle et autres et de la costarde pour dessert.  Notre serveur possède un élevage de plus de 100 bêtes.  C’est la période du vêlage des vaches; deux de ses vaches ont eu des jumeaux la nuit dernière.  Il surveille les futures mamans par vidéo-caméra à partir de son téléphone cellulaire, se tenant prêt à partir pour aller aider les vaches en difficulté.


Le gîte Le Sauvage

dimanche 30 août 2015

29 août – St-Privat d’Allier à Saugues (19 km)

Dure journée pour vos amis pèlerins
Nous quittons St-Privat d’Allier sous le soleil à 8h15 en logeant la rue qui passe devant le gîte La Cabourne. Mon sac à dos voyagera encore une fois avec la malle postale. On annonce une autre journée sans vent dans les 30

Jolie maison à St-Privat d'Allier
Nous continuons pendant 3 km jusqu’à Rochegude par un sentier de roches en forêt qui tantôt monte et tantôt descend. A Rochegude le sentier devient plus étroit et descend rapidement en lacets. Il faut garder les yeux à terre pour poser nos pieds solidement sur les roches qui deviennent de plus en plus grosses et regarder les arbres pour ne pas manquer les marques de peinture rouges et blanches qui indiquent le sentier GR65.  Trois hollandaises qui nous précèdent partent dans la mauvaise direction et doivent revenir sur leurs pas au bout de quelques centaines de mètres. La descente dans les gorges se poursuit sur 4 km. Par temps de pluie, cette portion du chemin doit être un vrai casse-cou. Il vaudrait mieux alors prendre la route.

Nous arrivons à Monistrol-d’Allier au bout de 2h30. L’épicerie-boulangerie est ouverte et nous achetons deux baguettes avec jambon et fromage que nous mangerons pour dîner en cours de route. Au comptoir, un étalage de pains au chocolat nous fait saliver.  Nous les apportons avec nous et allons au café-bar voisin pour commander des cafés et nous attabler à l’extérieur.  Les pèlerins sont heureux… pour le moment.  

Monistrol d'Allier
La chaleur s’est installée et nous commençons la pénible montée vers Montaure.  Nous passons de 640 mètres d’altitude à 1022 mètres en 4 km.  Pendant que Serge s’arrête à la chapelle de la Madeleine  pour jaser avec le pèlerin, gardien du lieu, j’entreprends la montée du sentier en escalier qui suit.  Je sais bien que Serge finira par me rejoindre.   

Serge et le gardien de la chapelle de la Madeleine
Serge a soif
L'heure du lunch le long du sentier
Nous passons les hameaux de Roziers, de Vernet et de Rognac en continuant à monter en douceur jusqu’à 1050 mètres, la plupart du temps sur la route qui relie chacun des hameaux.

Les marcheurs sur le chemin de Compostelle ont le sens de l’humour.   Une affiche annonce « buve la couille chez Nene ». C’est que certains farceurs se sont amusés à effacer quelques lettres. L’affiche aurait dû  se lire « buvette la coquille chez Nene ». 

Les pèlerins ont le sens de l'humour
Nous arrivons à Saugues à 16h15, fatigués et trempés de sueur après avoir marché 8 heures.  Ce village est situé dans une cuvette et la route descend de 100 mètres rapidement.  Je peux dire qu’aujourd’hui, nous avons expié tous nos péchés.  Pour les prochains jours, nous sommes prêts à expier les vôtres, en autant que vous nous disiez lesquels.

Jolies sculptures à notre arrivée à Saugues
Saugues
Nous passons la nuit au gîte de la ferme de Madame Martins.  C’est comme être à la maison.  Nous sommes 9 pèlerins à souper en compagnie de Madame et Monsieur Martins.   Il y a même un couple d’Angers qui sont des Boivin également, Claude et Germaine, avec qui nous nous sentons comme des cousins retrouvés.  Ce matin, M. Martins a découvert que 4 génisses ont disparu. Ont-elles été volées,  ont-elles pris la clé des champs? Ils ont cherché dans les alentours et ne les ont pas trouvées.

Nos bobos de pèlerins
Pour le vieux pèlerin, un miracle fut réalisé. Pour soulager ses maux de pieds, le ciel lui a envoyé des ibuprofènes 600 mg et de nouvelles semelles pour ses chaussures. 

Pour la vieille pèlerine, le ciel était à court de miracles, ses petites orteils ont continué à la faire souffrir.

vendredi 28 août 2015

28 août – Bains à St-Privat d’Allier (14 km)

Après un excellent déjeuner, nous quittons la famille Raveyre à 8h30. Nous voyageons léger ce matin.  Serge a allégé son sac à dos et remplit le mien au maximum. Celui-ci partira pour St-Privat d’Allier avec la compagnie de transport de bagages « La malle postale » au coût de 8 euros par sac. Serge a déjà mal au pied gauche et moi j’avançais au pas de tortue hier.


Notre gîte à Bains
Nous marchons pendant 1h30 d’un pas léger en direction de Montbonnet, sur une route de terre qui borde  des champs et bosquets réservés à la chasse.  En arrivant au hameau de Faye, nous rencontrons un jeune pèlerin de la Savoie qui a logé dans le seul gîte de ce hameau.  Il ne restait plus un lit disponible hier à son arrivée à Montbonnet et il a dû parcourir 4 km de plus sur la variante pour se rendre à Faye.  Il nous quitte rapidement car il a une longue journée de marche devant lui.


A notre arrivée à Montbonnet, nous apercevons l’affiche « Bar St-Jacques ».  Nous nous y rendons avec l’intention d’y faire une pause. Une pèlerine est assise à l’extérieur et nous annonce que le bar est fermé et qu’il y en a aucun autre ouvert dans le village.  Elle a campé à l’extérieur du village et espérait bien pouvoir déjeuner. Le mois d’août est vraiment le mois des vacances pour les français. 

Nous continuons en direction du lac à l’œuf.  Le sentier est étroit et rocailleux et nous n’avons pour compagnie que les mouches par centaines qui sillent à nos oreilles et s’abreuvent de notre sueur. Il fait très chaud, nous n’avons pas de vent et je n’ai pas apporté de chasse-moustiques.  Mais nous sommes pèlerins et nous gagnons notre ciel.  Du lac à l’œuf, qui est en réalité une tourbière, nous n’avons point vu.  Il y avait des champs à notre droite, mais aucune affiche. 

Nous arrivons au hameau Le Chier (j’aimerais bien vous entendre prononcer cela). Il y a une mairie, je vais pouvoir aller faire pipi.  Mais non, c’est fermé du 24 au 29 août.  Tant pis, il y a de petits bosquets à la sortie du hameau. A voir les petits papiers blancs, je devine que je ne suis pas la seule à avoir utilisé cet endroit pour soulager sa vessie.

Un kilomètre avant St-Privat, nous commençons une descente raide par un sentier étroit, tortueux et rocailleux.  Là, nous avons apprécié de marcher avec des sacs légers.  Nous arrivons à St-Privat à 13h00 (4h30 de marche) et devant nous apparaît l’église romane qui fut fondé en 1046 et les vestiges du château surplombant le village.

Au loin, le château et l'église de St-Privat
Nous nous rendons au gîte la Cabourne où nous avons réservé une chambre, mais ça n’ouvre pas avant 16 heures.  Plus rien ne nous surprend, nous nous résilions.  Serge dépose son sac à dos à côté du mien dans la remise qui abrite les sacs déposés par la malle postale. Nous avions vu en passant le restaurant la Vieille Auberge, c’est donc là que nous allons dîner. Serge prend une salade avec fromage de chèvre et moi du riz et du daim. N’oubliez pas que nous sommes dans une région où la chasse est très populaire.  C’était bon mais ça manquait de légumes. 

Le gîte la Cabourne
En attendant 16h00, nous jasons avec des pèlerins, puis allons visiter l’extérieur du château et de l’église romane.  Nous découvrons que le château a été converti en gîte avec chambres d’hôtes et les prix sont raisonnables. Avis aux intéressés!

Le gîte du château
Enfin 16h00, nous découvrons notre chambre avec salle de bain qui est tellement charmante que nous n’en sortons plus.  Serge va se chercher une bière et m’apporte un vin rosé au pamplemouse; j’écris ce blogue assise sur la douillette blanche pendant que Serge somnole sur le lit voisin.


Comme nous avons pris la chambre avec demi-pension, nous nous retrouvons avec les autres pèlerins à 19h00 pour le souper autour de grandes tables.  Nous avons comme compagnons, Cathy et Tim, un couple de Winnipeg, Manitoba, avec qui nous nous entendons très bien.  Tout comme nous, ils ont fait le Chemin espagnol il y a quelques années. A 21h00, tout est tranquille dans le gîte, les pèlerins débutent leur nuit.

jeudi 27 août 2015

27 août – Le Puy-en-Velay à Bains (14 km)

Assoyez-vous confortablement, vous avez trois nouveaux articles à lire. 

Ce matin, nous déjeunons en compagnie de Gérard de la ville de Caen. Il est un grand connaisseur de l’histoire du débarquement de la Normandie et nous donne de judicieux conseils pour les deux jours que nous passerons dans cette région.  Il nous suggère le livre « Les jeunes fauves du Furher » de Jean Mabire qui intéressera sûrement Joël qui lit beaucoup sur l’histoire des deux grandes guerres.  Les jeunes fauves étaient un régiment de jeunes allemands fanatiques de 17-18 ans qu’Hitler a formé pour attaquer les alliés sur le front de la Normandie.  Peu d’entre eux ont survécu.  

Gérard nous raconte que lors d’une visite dans la ville de Québec, un policier l’a arrêté pour excès de vitesse. Lorsque Gérard lui a montré son permis de conduire français, le policier a dit « Ah! Maudit français » et l’a laissé partir sans contravention.  Gérard en rit encore.

A 7h00 nous nous rendons à la cathédrale pour la messe des pèlerins.  Je suis étonnée d’assister à tant de ferveur religieuse.  Ensuite, le prêtre nous rassemble et nous bénit de façon très joviale.  A 8h00, nous descendons les marches de la cathédrale et quittons la ville par une ribambelle de petites rues, de montées et de descentes.  Déjà nous trouvons nos sacs à dos trop lourds. 

A la messe des pèlerins
Au loin, Le Puy-en-Velay
La confrérie des pèlerins sympathise tout le long du chemin. Plusieurs reconnaissent mon écusson du Canada fixé à mon sac et nous parle du Québec.  Nous leur parlons de l’Ontario et de l’Ouest Canadien.  Serge rêve de prendre un bon café.  On se propose d’arrêter au premier village.  A St-Christophe sur Dolaizon, le Café du Soleil et l’auberge sont fermés.  Il n’y a rien d’ouvert à Tallode non plus. Nous nous ennuyons du Chemin espagnol où nous trouvions plusieurs cafés-bars à chaque petit village. 

Après Tallode, nous prenons la variante vers Bains qui passe par le hameau d’Augeac où il y a des demeures magnifiques. Nous sommes les seuls sur le sentier.

A Augeac

Pour faire plaisir à Maya et Camille
Nous arrivons à Bains à 13h00.  Sur la route de Saugues, nous apercevons un restaurant « ouvert ».  Enfin nous allons pouvoir manger et boire.  Nous nous dirigeons ensuite vers notre chambre d'hôte chez Patricia et Daniel Raveyre pour déposer nos sacs à dos et prendre une douche.  Un peu plus tard nous allons visiter la vieille église Sainte-Foy qui date du 12e siècle. On a a vite fait le tour de Bains. La plupart des pèlerins passent par Montbonnet.

26 août - Visite de Le Puy en Velay

Le déjeuner est inclus dans le prix de la chambre mais assez frugal, il y a du café instantané, du sucre, du lait, du beurre, des baguettes de pain et de la confiture.  Je m’ennuie déjà du beurre de « peanut ».

Nous descendons à la ville basse pour aller poster nos sacs de vêtements. 35 euros que ça nous coûte; avec le taux de change à 1.5 ou 1.6, je ne sais plus, c’est assez cher, mais nous n’avons pas le choix. 

2e arrêt, chez Orange pour acheter un téléphone cellulaire et une recharge pour un mois.  C’est beaucoup moins cher que d’utiliser notre cellulaire canadien et prendre le forfait international.  Mon premier appel est pour le propriétaire du gîte où nous logerons à Cahors, pour l’informer qu’il recevra nos sacs dans quelques jours. Il nous a promis de nous envoyer un courriel (il a dit « mail ») dès qu’il les recevra.  J’ai envoyé dans mon sac mon objectif 18-200 mm pour ma caméra ainsi que mon monopod, de quoi prendre de belles photos en Bretagne et en Normandie.  Pour l’instant je voyage avec un objectif 18-55mm.  Les amateurs de photographie me comprendront. 

Ensuite, nous cherchons un endroit avec WIFI pour vous envoyer ce blogue ainsi que des photos.  Chez Orange, il y avait trop de monde et pas de place pour s’asseoir.  A l’Office du Tourisme, c’était trop lent, 10 minutes pour télécharger une photo. A la bibliothèque, il fallait recevoir un ID et mot de passe par SMS sur téléphone portable, puis entrer l’information sur la page de la bibliothèque.  Mon mot de passe avait des lettres majuscules et minuscules incluant deux « l ».  Avez-vous déjà remarqué que le i majuscule et le l minuscule ont le même caractère? Il semble que les programmeurs de la bibliothèque ne le savent pas. Après avoir essayé sans succès toutes les combinaisons possibles, nous démissionnons.  C’est pourquoi ce message vous arrive avec du retard.

C’est le temps de casser la croûte (les français déteignent sur nous). Nous adorons les Pâtisseries qui vendent des baguettes toutes garnies et font de l’excellent café. En plus, ils ont toujours des petites tables pour deux à l’extérieur avec parasol.  Quel délice!

En route pour la ville haute, nous nous arrêtons à la Boutique du Randonneur pour avoir de l’information sur le sentier à parcourir demain.  Nous repartons avec le topo Guide Le Puy à Figeac qui est très explicatif et détaillé.  Si nous nous trompons de chemin, ce sera vraiment parce que nous marchons la tête dans les nuages.

Il fait de plus en plus chaud et nous décidons de monter jusqu’en haut du rocher St-Michel d'Aiguilhe, lieu sacré depuis la nuit des temps. La chapelle dédiée à St-Michel est construite au sommet d’un cône volcanique.  Je n’ai pas compté le nombre de marches, mais ça m’a fait penser aux escaliers que nous grimpions pour nous rendre au sommet de certains stupas au Tibet.  Louise, Richard, Joël et Pauline s’en souviennent sûrement.

Au loin, le rocher St-Michel et sa chapelle
L'entrée pour accéder au sommet du rocher St-Michel
Nous terminons nos visites au cloître de la cathédrale du Puy. Aux 11e et 12e siècles, il était réservé aux chanoines séculiers de la cathédrale.  On y trouve aussi une exposition des trésors de l’art religieux.  Il y a là des chasubles brodées d’or qui n’ont rien à voir avec la modestie des religieuses. C’est vrai que les prêtes ne font pas le vœu de pauvreté. Pas surprenant que certains se nommaient les princes de l’Église.

L'entrée de la salle d'exposition
Avant d’aller souper, nous nous joignons aux pèlerins qui partiront demain sur le Chemin pour obtenir notre crédential et pour prendre un verre de liqueur à la verveine ou au cassis.  Ne soyez pas jaloux, il n’y avait pas d’alcool là-dedans.

Nous soupons sur une terrasse et délaissons les lentilles et les saucisses. A la table voisine, nous faisons connaissance avec deux hommes, Damien et Ross, qui débuteront le Chemin demain également. L’un vient de la Nouvelle-Zélande et vit en Australie, l’autre vient de l’Australie.  Hum! L’Australie, nous pourrions nous laisser tenter pour y aller un jour…. J’ai donné à Ross mon nom Facebook pour que nous gardions contact.

25 août - Arrivée à Le Puy-en-Velay


Après avoir pris 3 trains, nous arrivons enfin à Le Puy-en-Velay.  Il y a de plus en plus de pèlerins à bord des trains qui sont facilement reconnaissables avec leurs sacs à dos et bâtons de marche.  Nous rencontrons deux dames d’Ottawa qui en sont à leur première marche sur le Chemin. 

Arrivée à Le Puy-en-Velay
Nous mettons 30 minutes à trouver notre chemin jusqu’au gîte St-François.  Il n’y avait aucune indication pour le gîte et le nom des rues n’était pas toujours indiqué.  Même les habitants de la ville ne connaissaient pas ce gîte.  Ça aurait été si simple si nous avions dit qu’il se trouvait près de la cathédrale, mais nous n’y avons pas pensé.  Près de la cathédrale veut dire monter à la haute ville avec nos sacs à dos et nos sacs rouges que nous enverrons par la poste jusqu’à Cahors. Tout un exercice pour se préparer pour nos trois prochaines semaines.

On se cherche dans la ville
La chambre au gîte est simple et rustique mais très propre.  Nous prenons notre souper en compagnie de 5 autres pèlerins français. Que mange-t-on à Le Puy? Mais des lentilles du Puy, bien évidemment, avec des saucisses.  Il y avait aussi 3 sortes de fromage que Julie G. aurait beaucoup aimé. 


Serge au gîte St-François

Après souper, nous nous rendons à la cathédrale et errons dans les rues avoisinantes toutes en côtes et en pavés. Les sandales ne sont pas à conseiller; nous optons pour nos bottes de marche.  C’est calme et silencieux et la statue de la vierge toute illuminée trône au haut de son rocher.  Il n’y a pas de voitures dans cette partie de la ville.  Puis à 21 heures, c’est dodo, enfin.


Des amoureux sur le parvis de la cathédrale

La rue des tables en sortant de la cathédrale


Un coup d'oeil sur la cathédrale, le soir venu

mardi 25 août 2015

Des files d'attente


Lundi midi Joël nous a conduits à l’aéroport de Toronto avec Chloé. Au moment des « Au revoir » Chloé se réfugie dans les bras de son papa en pleurant. Elle ne veut pas que l’on parte, elle va s’ennuyer de nous, dit-elle.  Chère Chloé, tu vas nous manquer aussi.

Nous avançons lentement dans la file des gens ordinaires pour passer les contrôles. Heureusement, cette fois-ci pas de fouille aléatoire pour nous.  Sur l’avion entre Toronto et Montréal, j’écoute le film « La passion d’Augustine » qui me rappelle tellement mes années de pensionnant à l’Île d’Orléans entre 1953 et 1958, j’avais alors entre 6 et 11 ans.  Dans mon couvent, il n’y avait pas de petites chambrettes pour les pensionnaires mais un grand dortoir.  J’ai connu la messe de 6h à tous les matins, le réfectoire où nous prenions nos repas, les leçons de piano et le cirage de plancher en bas de laine.  Malheureusement, le film n’est pas terminé lorsque nous arrivons à Montréal.

Nous faisons un arrêt de 2 heures avant de nous envoler pour Paris.  Mon estomac me cause des problèmes, les mêmes que j’ai à chaque fois que je prends l’avion.  J’ai le mal des transports, que ce soit en avion, en bateau ou en autobus.  Je vais donc m’acheter des gravols, à un prix exorbitant.

Notre départ est prévu pour 18h45. L’avion avance lentement sur la piste d’atterrissage, puis s’immobilise. Nous restons là presque 2 heures. Le commandant parle de vérifications mécaniques, de problèmes d’ordinateurs.  Pendant ce temps, j’écoute la fin du film « La passion d’Augustine ».  C’est la partie où les sœurs se délaissent de leurs costumes, le couvent est vendu et Augustine quitte la vie religieuse pour se consacrer à sa passion, la musique.  Céline Bonnier est merveilleuse dans ce film et les pensionnaires chantent et jouent du piano divinement.  Ne manquer pas ça si vous ne l’avez pas encore vu.

J’ai terminé mes études secondaires avant que les sœurs quittent leurs costumes; j’ai mieux compris que ce fut une étape difficile pour elle qui se sentait dénudée.  Ce n’est qu’en 1984, au cours de retrouvailles entre anciennes élèves, que j’ai revu mes enseignantes religieuses sans leur costume. Elles avaient toutes quitté la vie religieuse. 

Nous soupons enfin à 21h00 et essayons de dormir un peu.  A Charles-de-Gaules, nous nous dirigeons vers la gare SNCF pour prendre le TGV. Comme mon amie Julie l’avait dit, c’est celui de midi que nous prendrons.  Nous sommes présentement assis à un casse-croûte attendant patiemment l’heure du départ.

dimanche 23 août 2015

C’est le départ – lundi 24 août

Les sacs à dos qui nous accompagneront sur le Chemin de Compostelle sont prêts ainsi que ceux que nous enverrons par la poste à Cahors à notre arrivée à Le Puy-en-Velay. Dans ces sacs, nous avons mis des vêtements plus chauds pour le reste du voyage en auto vers la Bretagne et la Normandie ainsi que des guides de voyage et un peu d’équipement pour prendre de belles photos.  Maintenant il nous reste à arroser les plantes, à régler le thermostat puis à manger les restants dans le frigo.

Sommes-nous suffisamment entraînés pour 3 semaines de marche (350 km) ? Malgré notre bonne volonté, ce fut assez difficile les dernières semaines; la canicule des derniers jours, les bobos que ressentent nos corps vieillissant nous ont imposé des temps d’arrêt.  Au besoin, nous marcherons comme des pèlerins de luxe, c’est-à-dire en faisant transporter nos sacs à dos par des compagnies de transport de bagages.

Cette année, nous avons privilégié les chambres d’hôtes pour nos arrêts nocturnes et avons fait plusieurs réservations par courriel ou par téléphone.  À Le Puy-en-Velay, nous avons réservé une chambre au Gîte St-François qui est tenu par les sœurs St-François d’Assise.  Ça a pris 3 courriels et 2 appels téléphoniques pour s’entendre avec les petites sœurs qui voulaient absolument un acompte (arrhes) pour nous confirmer la réservation.  Les euros sont donc partis par la poste et se sont rendus à bon port plus rapidement qu’une lettre envoyée de Whitby à Québec.  Incroyable!


Lundi le 24 août, nous prenons l’avion à Toronto à 15h00 jusqu’à Montréal.  De là, le départ pour Paris s’effectuera à 18h45 et nous arriverons en terre française mardi matin à 7h30 (soit 1h30 de la nuit selon notre heure). Nous avons réservé nos places sur le TGV en direction de Le Puy-en-Velay pour midi. Avec un peu de chance, nous espérons pouvoir changer nos billets pour le départ de 8h30 mais il faudra faire vite pour récupérer nos bagages.  Nous arriverons enfin à Le Puy-en-Velay à 17h20, au plus tard.  Nous aurons besoin de nous reposer car la nuit sur l’avion aura été courte et pas très confortable.  Voilà pourquoi nous passerons deux nuits chez les petites sœurs.